Fukushima,
la terre tremble toujours,
un mois après
Un mois après le terrible tremblement de terre suivi d'un
gigantesque tsunami, la terre continue de trembler au Japon.
Ce mardi 12 avril, deux importantes répliques ont eu lieu.
La première, d'une magnitude de 6,4, s'est déclenchée au large de Chiba, à l'est de Tokyo, à 8h08 heure locale (1h08 heure française), a annoncé l'Agence de météorologie japonaise.
Cette secousse a été fortement ressentie dans la capitale japonaise où les immeubles ont tremblé. Aucune alerte au tsunami n'a été déclenchée.
La deuxième, d'une magnitude 6, s'est produite dans la préfecture de Fukushima, déjà touchée lundi par une violente réplique. C'est à 14h07 (7h07) que la terre a de nouveau tremblé, non loin de la centrale Fukushima Daiichi, déjà fortement touchée il y a un mois. L'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco), a néanmoins assuré que ses pompes électriques continuaient de fonctionner normalement pour refroidir les réacteurs nucléaires. Les employés ont malgré tout été évacués.
Plus de 400 répliques de magnitude 5 et plus se sont produites dans cette région depuis le 11 mars.
Fukushima au même niveau d'alerte que Tchernobyl
Autre mauvaise nouvelle : l'accident nucléaire de Fukushima est passé, mardi, du niveau 5 au niveau 7 sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES). Ce qui le place au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine). L'Agence japonaise de sûreté nucléaire, qui a relevé cette alerte au niveau maximum, a précisé que le niveau des émissions radioactives enregistré depuis le début de l'accident nucléaire n'équivalait qu'à 10% de celles mesurées en 1986 après la catastrophe de la centrale ukrainienne.
Les mesures disponibles sur la radioactivité échappée de la centrale de Fukushima, « montrent des niveaux équivalents au niveau 7 », a déclaré un responsable de l'Agence. « Nous allons continuer de surveiller la situation. C'est un niveau provisoire », a-t-il précisé, ajoutant que la décision définitive de classer cet accident au niveau 7 serait prise ultérieurement par un comité d'experts.
L’importance d'un problème intervenant sur un site nucléaire est évaluée au moyen de l'échelle internationale INES, le niveau 0 correspondant à l'absence d'anomalie et le niveau 7 à un accident majeur. Ce niveau 7 signifie qu'un « rejet majeur de matières radioactives » s'est produit avec « des effets considérables sur la santé et l'environnement ».
L'Agence de sûreté nucléaire japonaise avait jusqu'à présent classé l'accident nucléaire de Fukushima au niveau 5, correspondant à un « accident ayant des conséquences étendues », avec « endommagement grave du coeur du réacteur » mais comprenant un « rejet limité de matières radioactives à l'extérieur ». L'Agence de sûreté nucléaire française a pour sa part déjà classé l'accident de Fukushima à 6, un niveau d'« accident grave ». Lundi, le gouvernement japonais avait décidé d'élargir la zone d'évacuation autour de la centrale.
En réalité, les japonais sont placés devant une double difficulté : continuer de refroidir les réacteurs et les piscines de combustible, en y déversant continuellement de l’eau, et évacuer cette eau très contaminée laquelle empêche de remettre en marche les systèmes normaux.
Pourtant, les 60 000 tonnes d’eau contaminée envoyée dans la centrale, devront être rejetées en mer.
Malgré la fuite, due en partie à une fissure de 20cm, enfin bouchée grâce à du silicate de sodium, le déversement dans la mer d’eau contaminée continue. On parle de pompage et de conteneurs pour stocker cette eau mais la question reste toujours la même : que faire de ces eaux contaminées une fois la capacité de stockage dépassée ? La seule solution viable serait le rétablissement d’un circuit fermé de circulation de l’eau de refroidissement des réacteurs pour empêcher leur fusion qui entraînerait une catastrophe nucléaire encore pire.
Comme on l’imagine, l’environnement marin est touché de plein fouet par cette pollution radioactive dont on ne mesure pas la gravité ni l’étendue.
Quant au risque d’explosion il n’est toujous pas écarté et les techniciens s’ingéniant à injecter de l’azote pour éviter celle-ci.
Le risque d’explosion d’hydrogène n’est pas pour autant écarté, car le corium qui s’échappe pourrait finir par percer la dalle en béton du réacteur, et disperser lors de l’explosion 94 tonnes de matières radioactives dont du plutonium.
Il faut rappeler qu’à Tchernobyl, ce sont surtout du Césium 134 et 137 qui se sont échappés, et que ce ce dernier à une période, (ou demi vie) de 30 ans, alors que le plutonium a une période de 24 400 ans si, si à un ou deux jours près.
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